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Réhab des ischio-jambiers – Plus à faire que le Nordic Curl

 

Je ne vous apprends sûrement rien de nouveau lorsque je vous dis que l’exercice de Nordic curl a souvent été présenté comme un exercice de référence pour la prévention des blessures et le renforcement des ischio-jambiers. Il existe en effet de nombreuses preuves à l’appui de son efficacité dans le ciblage du chef court du biceps fémoral et du semi-tendineux.

Cependant, il faut se rappeler que les ischio-jambiers sont un muscle bi-articulaire, et cette anatomie bi-articulaire signifie que les ischio-jambiers sont souvent fortement sollicités sur deux articulations simultanément : au niveau de la hanche et du genou.

Il existe également une certaine évidence qu’il pourrait y avoir une composante neuromusculaire aux blessures des ischio-jambiers en raison de la double innervation du biceps fémoral.

Mais il existe d’autres facteurs contributifs potentiels qui sont modifiables. Ceux-ci incluent le déséquilibre du quadriceps ou du grand fessier, la posture de course, le manque d’extensibilité des ischio-jambiers ou la tension neurale défavorable, entre autres.

Bien que je convienne que le Nordic curl est un outil efficace, cet article mettra en évidence les progressions de réhab pour améliorer la tension neurale combinées à des exercices qui génèrent une activation bi-articulaire plus uniforme des ischio-jambiers.

Le fait de ne pas tenir compte de ces deux éléments importants peut ralentir la réhab et augmenter la probabilité de nouvelles blessures.

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TENSION NEURALE ET ÉLONGATIONS DES ISCHIOS

La tension neurale (indésirable) peut être définie comme une:

 

“réponse physiologique et mécanique anormale des structures du système nerveux lorsque l’amplitude de mouvement normale et les capacités d’étirement sont dépassées”

 

Compte tenu de la proximité des ischio-jambiers avec le nerf sciatique, il existe des preuves à l’appui qu’une tension neurale indésirable peut résulter ou être un facteur contributif à l’étiologie des élongations répétitives des ischio-jambiers (1, 2):

-une augmentation de la tension neurale peut entraîner des douleurs, une diminution de la mobilité neurale et une diminution de l’extensibilité des ischio-jambiers

-les élongations répétitives des ischio-jambiers, par le biais de l’inflammation et de la cicatrisation, peuvent interférer avec la mobilité neurale normale, contribuer à une tension neurale indésirable et influencer la flexibilité des ischio-jambiers

Comme toujours, la question est de savoir lequel est venu en premier, la poule ou l’œuf ? Quoi qu’il en soit, il devient évident que l’inclusion des mobilisations neurales fait partie intégrante de la prévention et de la réhab des élongations des ischio-jambiers.

 

MANQUE DE SOUPLESSE OU TENSION NEURALE?

Vous pensez peut-être : comment puis-je savoir si mon client a des tensions aux ischio-jambiers ou des tensions neurales ?

Bonne question !

Ils peuvent être assez difficiles à différencier, surtout subjectivement de la part de vos clients. Mais la bonne nouvelle est que si vous examinez déjà leur flexibilité aux ischio-jambiers, vous obtiendrez une partie de la réponse.

Pendant que vous effectuez un test d’élévation passive de la jambe droite (Passive Straight Leg Raise) pour la longueur des ischio-jambiers, gardez une main sur l’épinse iliaque antéro-supérieure. S’ils ont une amplitude limitée (moins de 80 degrés) et que l’épinse se déplace lorsque vous essayez de les amener plus loin, c’est probablement que l’ischio-jambier tire le bassin en rétroversion pour obtenir une plus grande flexion de la hanche. La longueur des ischio-jambiers est probablement un problème.

S’ils ont une amplitude limitée et que l’épinse ne bouge pas, la tension neurale est probablement à adresser.

Si vous n’êtes pas familier avec le Passive Straight Leg Raise, voici une vidéo pour vous guider tout au long du test :

Je ne vous mentirai pas, parfois il y a à la fois un manque d’extensibilité des ischio-jambiers et une certaine tension neurale. Si en fléchissant la cheville en fin d’amplitude ou à faisant fléchir la tête, cela aggrave la tension, il y a très probablement un élément neural.

 

MOBILISATIONS NEURODYNAMIQUES : GLISSEMENT ET MISE EN TENSION

Non seulement les mobilisations neurodynamiques sont idéales pour traiter les tensions neurales indésirables, mais au fur et à mesure que vous passez du glissement neural aux exercices de mise en tension neurale, elles peuvent tout aussi bien servir à améliorer la souplesse des ischio-jambiers (3, 4).

Exercices de glissement

Les exercices de glissement sont un excellent point de départ, surtout s’il existe une tension neurale défavorable importante et/ou dans le cas d’élongations chroniques et répétitives des ischio-jambiers où nous soupçonnons qu’il y a de la cicatrisation et une impédance sur le tissu neural.

 

Les exercices de glissement produisent un mouvement du tissu neural en appliquant une tension distale tout en relâchant simultanément la tension en proximal et vice versa

 

Par exemple, faire simultanément l’extension et de la tête, puis inverser cet ordre pour simultanément fléchir le genou et la tête :

Au fur et à mesure que votre client ou athlète progresse, vous pouvez créer plus d’excursion du tissu nerveux en augmentant l’amplitude (et donc aussi l’intensité) de l’exercice de glissement neural:

 

Exercices de mise en tension

La progression suivante, une fois qu’il y a beaucoup moins de tension neurale indésirable, consiste à passer des exercices de glissement à des exercices de mise en tension. Ceux-ci aideront également à améliorer et/ou à maintenir l’extensibilité des ischio-jambiers.

 

Dans les exercices de mise en tension neurale, vous appliquez une tension à la fois distale et proximale de manière à “étirer” le tissu neural

 

Celles-ci sont plus intenses, c’est pourquoi elles arrivent plus tard dans la progression.

Si nous reprenons le même exemple que ci-dessus, nous allongerions simultanément le genou et fléchirions la tête, de manière à « tirer » sur les deux extrémités du tissu neural :

 

N’OUBLIEZ PAS DE RENFORCER

Si vous me connaissez, vous savez que “rehab is training“.

Les mobilisations neurales aident à rétablir l’équilibre entre le mouvement du tissu nerveux et les tissus environnants, et dans ce cas, spécifiquement les ischio-jambiers.

Au fur et à mesure que vous travaillez sur les différents niveaux d’exercices de glissement neuronal et de mise en tension, vous pouvez les faire correspondre à votre sélection d’exercices de renforcement.

 

Vos mobilisations neurales vous donneront une amplitude de mouvement avec laquelle travailler, et vous devez surcharger ces nouvelles amplitudes de mouvement

 

Les ischio-jambiers peuvent subir un fort allongement dans la partie décélération du cycle de course, où il y a une forte décélération excentrique de la flexion de la hanche et combinée avec l’extension du genou. C’est le mécanisme commun de blessure pour de nombreuses élongations des ischio-jambiers.

Cela signifie qu’au début du processus de réhab, vous ne pourrez peut-être pas surcharger le muscle via un exercice d’allongement, comme un soulevé de terre Roumain, où le tronc se déplace sur les hanches et les ischio-jambiers s’allongent de manière excentrique.

Bon nombre de vos exercices de surcharge à plus haute intensité peuvent être axés sur des exercices de flexion du genou où le muscle se raccourcit, car la tolérance à cela est plus élevée plus tôt. C’est là que vos leg curls et Nordic curls sont utiles :

Au fur et à mesure que vous commencez à augmenter l’excursion de vos exercices de glissement, cela correspondra à la progression vers des exercices d’extension de la hanche. Parce qu’ils sont effectués à des longueurs plus élevées, les exercices d’extension de la hanche génèrent une activation bi-articulaire plus uniforme et peuvent être bénéfiques dans la réhab des élongations aux ischio-jambiers et la prévention de leur récidive.

Vous pouvez commencer par un exercice d’amplitude de mouvement plus court comme un soulevé de terre Roumain en position décalée :

Votre progression finale serait des exercices d’extension de la hanche sur une amplitude complète, comme un soulevé de terre Roumain à une jambe :

J’ai tendance à utiliser un soulevé de terre Roumain à une jambe avec support lorsque je me concentre sur la surcharge, afin que l’équilibre ne devienne pas le facteur limitant. Cependant, quelque part dans le programme, il y aura aussi du vrai travail sur une seule jambe étant donné que c’est un élément important à transférer dans le milieu sportif.

 

LE POINT FINAL

La force dans le continuum de soins est toujours un aspect crucial des programmes de réhab.

Je dirais que l’élément le plus important de la réhab consiste à appliquer des stratégies qui protègent la blessure tout en exposant les clients et les athlètes à la surcharge. Ensuite, il faut utiliser la périodisation pour les exposer progressivement aux charges (et positions, postures, mouvements) qui étaient initialement offensantes afin qu’ils retrouvent la tolérance.

En cas d’élongations des ischio-jambiers, pensez à faire correspondre :

– des mobilisations neurales dans une progression d’excursion plus courte, d’excursion plus longue puis de mise en tension

-exercices cen surcharge dans une progression de raccourcissement, d’allongement à courte amplitude puis de d’allongement à pleine amplitude

Il s’agit d’une excellente progression pour améliorer la tension neurale indésirable, la tolérance à l’étirement, l’extensibilité des ischio-jambiers et la force à travers l’amplitude.

Bien sûr, nous n’avons pas encore abordé la vitesse et la synchronisation de la contraction à traiter plus loin dans le continuum de la réhab, mais ce sera pour un autre article. ?

 

Références

  1. Turl, S. E., & George, K. P. (1998). Adverse neural tension: a factor in repetitive hamstring strain?. The Journal of orthopaedic and sports physical therapy27(1), 16–21. 
  2. Newsham, Katherine. (2006). The Role of Neural Tension in Minor and Recurrent Hamstring Injury, Part 1: Evaluation. Athletic Therapy Today. 11. 54-56. 10.1123/att.11.4.54.
  3. Castellote-Caballero, Y., Valenza, M. C., Puentedura, E. J., Fernández-de-Las-Peñas, C., & Alburquerque-Sendín, F. (2014). Immediate Effects of Neurodynamic Sliding versus Muscle Stretching on Hamstring Flexibility in Subjects with Short Hamstring Syndrome. Journal of sports medicine (Hindawi Publishing Corporation), 2014, 127471. 
  4. RAGIA M. KAMEL, Ph.D., S., & SALEH, Ph.D., M. (2021). Immediate Effect of Neurodynamic Tensioner Versus Proprioceptive Neuromuscular Facilitation Stretch on Subjects with Short Hamstring Syndrome. The Medical Journal of Cairo University, 89(June), 627-634.

 


 


Mai-Linh Dovan M.SC., CAT(C)
Thérapeute du sport agréée
Fondatrice de Rehab-U

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